Marseille : un ancien policier défie la mairie
Vive effervescence ce jeudi 23 novembre au Panier à Marseille. Les touristes sont encore nombreux à arpenter les ruelles de ce quartier populaire et ils prennent des photos sur tout ce qui bouge. La Place de Lenche et la Place des Pistoles grouillent de monde. Mais l’événement se situe plutôt Rue du Panier. Un homme semble haranguer la foule. Est-ce un nouveau venu en politique ? Un adversaire des personnages en place à la mairie ?
Pas du tout. Gilles Tachon, ( alias SEPICO of MARSEILLE ), est dans les murs. Il est aussi « sur » les murs. Cet ancien major de la police nationale, qui s’est maintes fois illustré par ses actions d’éclat à la Sûreté départementale, fait le buzz. Il est fort bien entouré. Autour de lui, figurent deux anciens commissaires divisionnaires ayant assumé de hautes responsabilités dans les Bouches du Rhône, Claude Dupont et Christophe Dagot, mais aussi Bernard Perales, le notable du Panier, celui qui sait tout sur tout.
Perales tient à pleines mains l’objet du délit. Il s’agit de plusieurs exemplaires du livre signé par Gilles Tachon et intitulé : « Serpico of Marseille : le paria de la police ». Conformément à sa promesse, ce policier d’élite a décidé de faire don de ses droits d’auteur et du fruit de la vente de son ouvrage à deux associations : la première concerne les enfants hospitalisés à La Timone, la seconde est l’association défense police, présidée par Gérard Curnier. Ce double geste de bienfaisance n’est pas passé inaperçu dans un quartier où la solidarité n’est pas un vain mot.
Non seulement l’ancien major qui a contribué à la résolution d’affaires retentissantes va prendre la parole mais il va être écouté et applaudi par une foule de touristes. Il est vrai que son propos n’est pas banal. Tachon s’exprime en effet sous un mur ocre où un artiste de renom, Poasson, connu dans l’univers du « Street-Art », a parfaitement reproduit la page de couverture de son livre.
Pas de lézard. Le mur a été loué à Tachon pour un bail de six ans et il appartient à son ami Bernard Pérales. Quelques jours plus tôt la même fresque figurant sur un autre mur du Panier avait été effacé à coups de karcher par des employés zélés de la mairie. Comme si Tachon avait commis un crime de lèse-majesté en affichant le récit de sa vie sur un mur. Alors que tout le Panier fourmille de tags sauvages qu’il ne vient à l’esprit de personne d’effacer…
Tachon serait-il persona non grata ? Aurait-il un franc-parler qui déplaît à nos édiles municipaux ? En tout cas, la destruction d’œuvre d’art est formellement interdite en vertu de la loi de 1957 et il serait douteux qu’un préfet commît une faute majeure en saisissant ses préposés au karcher. Fort de son bon droit, Gilles Tachon a donc expliqué le comment et le pourquoi de son livre et il a fait don de deux chèques substantiels aux enfants hospitalisés à la Timone et à l’association Défense Police.
Gérard Curnier l’a chaleureusement remercié et tout ce petit monde s’est retrouvé pour déguster de délicieuses dorades au Restaurant La Strega situé 23 rue des Mauvestis.
Hanifa CHARIF
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PHOTOS !..





Et une vidéo …
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